Textes écrits lors de la fête de Croque Jardin avec l’aide de Fabienne




Être là
Être là, à cueillir des framboises, c’est comme être seule au monde, cachée… jusqu’à l’arrivée d’un enfant, joyeux et fier de faire découvrir un autre coin d’abondance
Être là, c’est partager des moments d’amitié en action, d’apprentissages, de travail pour le sol, les plantes
Être là, c’est déguster avec gourmandise l’abondance, la luxuriance du jardin
Être là c’est partager nos récoltes de courges, de patates, de plantes, nos recettes
Être là, c’est laisser le fracas du monde, la tête dans le guidon. C’est se rendre se rendre disponible, être à l’écoute, dans la sérénité
Être là c’est savourer

Cécile




Quelle délicatesse et volupté nous envahit en ce jardin !
C’est une sensation fragile et éphémère, une multitude de corolles et de couleurs.
C’est un fouillis gracieux du matin levant au soir couchant, c’est un lieu de rosée et de fraîcheur, c’est un lieu imparfait et désordonné qui pourtant nous inspire de la sérénité, ou nous nous perdons parmi le vrombissement des oiseaux et des abeilles, ou nous pouvons nous abandonner les pieds nus dans la fraîcheur de l’herbe tendre.
C’est un lieu aussi précieux qu’un coquelicot froissé.
C’est le subtil moment présent.

Anne

Le jardin du désordre fertile
Les rangées de poireaux, les bataillons de carottes se sont fait la malle depuis longtemps, laissant la place aux fragiles coquelicots.
La nigelle supporte quelques fraisiers mais répugne aux oignons.
La confusion s’installe, on goûte aux couleurs, on écoute l’herbe pousser.
Désordre fertile, curieuse oxymore comme un clair obscur, laissant béant le champs des possibles.
Là, rien est ennemi, parfois envahissant.
La maîtresse compte les papillons, mesure les vrombissements, concède quelques orties.
Seul le doryphore n’est pas le bienvenu.
Ce gigantesque bordel n’est en rien dû au hasard, la main de la femme et quelque fois de l’homme doit toujours veiller à ce que ne se réinstalle l’ordre.

Pierre



Ce que j’aime dans ce jardin, c’est qu’il soit niché dans un endroit clos, écrasé de soleil, à l’abri des vents, à l’orée de la fraîche forêt… enfin ce qu’il en reste…
Le jardin soigne l’esprit et le cœur et casse le corps parfois, la fatigue est si bonne !
Souvenirs des enfants émerveillés par une fleur, un insecte, une jubilation qu’ils nous font vivre !
Le goût de la framboise me délecte et celui de la fraise est ineffable.
Les oiseaux me bercent, la vibration : être à l’unisson avec le vivant de l’infiniment petit au cosmos.
Un son qui jaillit des entrailles de la terre retentit chez les humains jusqu’à la galaxie.

Yolande

Dans ce jardin règne une harmonie où volettent silencieusement nombre d’oiseaux, où vrombissent des insectes multicolores.
La sérénité, la douceur, le calme, tout incite à se promener voluptueusement dans cet endroit joyeux et sensuel.
La lumière qui fuse à travers les branches nous éblouit comme le scintillement des vaguelettes sur un lac de fleurs sauvages.

Christophe



Ce jardin est un joyeux désordre, un fouillis gracieux, bourdonnant, vibrionnant, un brouillon en perpétuelle renaissance.
Ce jardin, c’est un savant bordel, une explosion de vie…
S’y retrouver procure une joie sereine, s’y perdre est un délice !

Catherine

Elle aurait bien voulu tremper ses pieds nus dans l’herbe qui danse et, quand ça craque sous le talon à la surface du fouillis convenu, elle s’appuie sur l’appel des oiseaux. Ils l’encouragent et veillent.
Elle sait depuis l’enfance que c’est ainsi que l’harmonie chante vers les rêves .
C’est comme une résonance intime ou se méli mèle une multitude de verts.
Elle s’assoit confusément troublée par quelque insecte rodant qui picote le lobe de l’oreille.
Ne plus bouger. Ne plus penser. Ne plus chercher à traduire les instants qui s’installent.

Paqui

Aller au jardin, c’est quitter le monde.
Quitter ce monde là pour un autre monde, une autre vie.
Cette vie n’est pas forcément meilleure mais elle est sienne
Le verbe n’y est plus parce que l’autre n’est que rythmes, couleurs, textures, racines et feuillages.
On ne dit plus les choses parce qu’on les vit, les hume, les malaxe….
On y construit sa petite histoire

Christophe